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Une vie de coiffeur by


Une Histoire trouvée sur Internet

sur le site coiff.passion.ze-forum.com


Une vie de coiffeur.

1. Le salon.
Je commence par me présenter, je m’appelle Jean-Paul et je suis coiffeur professionnel, J’ai 69 ans et j’exerce mon métier depuis l’âge de 16 ans. J’ai commencé avec mon père qui a acheté le petit salon dans lequel j’officie encore aujourd’hui. Une grande baie vitrée donne sur l’extérieur, on y voit l’intérieur de la vitrine décoré de toute sorte de flacons proposés aussi à la vente, eau de Cologne, lotion fortifiante Petrol hahn et bien d’autres marques, mais aussi de rasoirs à barbe de marque Le Grelot, Thiers France, Carl Rader, Solingen, Delorme, sans oublier l’inévitable Auvergnat, Il y avait aussi des blaireaux, de vielles tondeuses, d’anciens peigne en corne, tout cela est disposé de façon à montrer aux futurs clients le professionnalisme du coiffeur. Les mots coiffeur messieurs apparaissent en gros en haut de la devanture de couleur verte, une petite plaque émaillée indique l’entrée, il y a trois marches pour arriver à la porte du salon.

Il est tout en longueur avec trois sièges de coiffure en cuir de couleur rouges, un miroir assez long accroché au mur devant le client qui permet de se voir quel que soit le fauteuil sur lequel on est assis, mais aussi une grande glace qui se trouve derrière pour donner de la profondeur au salon de coiffure. Six chaises pour permettre aux clients d’attendre leur tour trônent derrière les fauteuils de coiffure. Un meuble en bois fait la longueur du salon, il y a toujours plusieurs tondeuses à main, des paires de ciseaux, des flacons d’eau de Cologne, un vaporisateur avec une poire rouge et des peignes posés sur la tablette.

A l’époque de mon paternel c’est un salon moderne et nous avons beaucoup de monde qui vient se faire couper les cheveux. Ma mère vient de temps en temps pour l’aider, elle a son diplôme de coiffeuse mais n’exerce plus depuis longtemps, elle a décidé de changer de métier et de travailler dans le social pour s’occuper des plus démunis. Elle vient souvent les jeudis et les samedis après-midi, jours de grande affluence. Elle porte toujours une blouse bleue boutonnée devant, col rond, serrée par une ceinture dont le flot est fait sur le côté, je la trouve vraiment très belle dans cette blouse et je ne dois pas être le seul. Il est rare de voir des coiffeuses dans les salons de coiffure pour hommes. J’imagines que cela doit gêner certains clients qui préféreraient certainement passer dans les mains du coiffeur.

2. L’enfance.

A 10 ans mon père me demande souvent de l’aider, je passe le balai pour pousser les cheveux dans une trappe qui donne dans la cave, ils sont réceptionnés dans une grosse poubelle noire et quand le client est débarrassé du peignoir et se lève pour payer je lui donne un coup de brosse sur ses habits pour enlever les cheveux qui se sont accrochés.

Je passe pas mal de temps dans cet espace durant mon enfance, ma mère n’est pas souvent à la maison, c’est mon père qui me garde en dehors des heures d’école et durant les vacances scolaires.

Lui porte une blouse blanche boutonnée devant, col en V, avec une ceinture, toujours bien droite, elle lui arrive en dessous des genoux, il en a trois dont deux qui sont accrochées au porte manteaux. La cravate sous sa blouse ou parfois un nÅ"ud papillon était toujours de rigueur.

Un samedi ma mère s’occupe d’un client assis sur son fauteuil au fond du salon, mon père me demande de pousser les cheveux dans la trappe, me voyant faire elle demande à mon père :

- Tu n’as pas un tablier à lui mettre ? J’aimerais qu’il fasse attention à ses habits.
- Il peut prendre une de mes blouses au porte manteaux, mais elle risque d’être un peu trop grande.
- Oui en effet, il n’a qu’à prendre la mienne, elle taille plus petit.

Elle déboutonne sa blouse, me la passe, la boutonne, serre la ceinture et retrousse les manches.

- Voilà dès samedi prochain je passe sur le marché et je vois pour t’acheter une blouse à ta taille en attendant tu es protégé.

Mon père en se mettant à rire, me regarde et me dit :

- Oui fais attention de ne pas marcher dessus.

Ma mère mis une blouse à mon père ce jour-là.

C’est comme cela que le samedi suivant, jour de marché, ma mère entre dans le salon de coiffure et sort d’un sac une blouse verte boutonnée sur le côté à ma taille, je dois l’enfiler immédiatement. Elle est en nyylon, ornée d’un écusson sur la poche poitrine, m’arrive au-dessus des genoux, en mettant mes mains dans les poches je trouve une ceinture que je serre autour de ma taille. Mon père me regarde et me dit :

- Eh bien voilà, comme cela tu as l’air d’un vrai petit coiffeur.

C’était ma première blouse en nyylon, les autres étaient en coton, à la maternelle j’ai une blouse à carreaux, blanche et boutonnée sur le côté, un col rond, à mon entrée en primaire j’ai une blouse grise boutonnée également sur le côté, manches boutonnées, col rond laissant dépassé ma chemise à carreaux parfaitement boutonnée au col, j’ai à cette même période une blouse boutonnée au dos de la même couleur.

Je me regarde longuement dans le miroir, trois boutons sur l’épaule et cet écusson qui me donne l’impression d’être quelqu’un d’important, la blouse me plait bien.

En me regardant, il s’adresse au client assis dans le fauteuil :

- Regardez-le-celui-là, il a l’air tout fier dans sa nouvelle blouse ! Allez « jeune coiffeur » pousse les cheveux, je vais bientôt ne plus pouvoir me déplacer si on attend encore un peu.

Je ne me fais pas prier et à chaque passage devant le miroir, je m’admire.

Je suis assez impatient que mes copains me voient habillés « en coiffeur ».

3. Mon meilleur copain.

Quelques jours plus tard avant la rentrée scolaire de septembre, je suis assis sur une chaise d’attente, je lis une bande dessinée, quand une maman entre avec son fils, qui se trouve être mon meilleur ami en classe. Un client attend son tour pendant que mon père s’occupe d’un autre assis sur le fauteuil. Mon ami s’assois à côté de moi et me dit :

- Tiens tu portes une blouse pendant les vacances maintenant ?
- Oui pendant que je suis au salon, ma mère ne veut pas que je me salisse.
- Ah oui elle est belle !
- Tu trouves ?
- Oui j’aimes bien.

Sa mère dit à mon père :

- Je vois que vous avez du monde, je vous le laisse, je repasse tout à l’heure, vous faîtes comme d’habitude avec Jules.

On savait tous les deux ce que cela voulait dire.

- Oui, mais pas avant au moins une heure, une heure et demi, prenez votre temps.
- D’accord, à tout à l’heure. Jules soit sage en attendant.
- Jean-Paul passe un coup de balai stp.

Je lève les yeux au ciel en regardant mon copain et me met à balayer. Il me regarde faire. Aussitôt fini je demande à mon père :

- Papa on peut monter à l’étage pour jouer avec Jules ? Tu nous appelleras quand cela sera son tour.
- Oui allez filer, comme cela je ne vous aurai pas dans mes jambes.

Nous grimpons les escaliers en courant.

- Doucement, vous allez faire tomber la maison !!!
- Oui papa, excuse-nous.

Nous arrivons dans ma chambre et je sors les bandes dessinées que j’ai acheté dernièrement. Le temps passe et nous jouons depuis un moment quand il me demande :

- Tu aimes bien ta blouse ?
- Oui pourquoi ?
- Parce que je n’en ai jamais vue comme celle-là.
- Ah oui ? C’est ma mère qui la trouvée sur le marché.
- J’aimes bien la couleur aussi.
- Oui et tu as vu l’écusson ?
- Oui il fait sérieux. J’aimerais bien avoir la même.
- Demande à ta mère. Si tu veux tu peux l’essayer.
- Ah oui bien sûr, comme nous faisons la même taille.
- Ok quand tu voudras tu me le diras.
- Et pourquoi pas maintenant ? J’aimerais bien et comme ça je pourrais demander à ma mère de m’en acheter une aussi, on aurait la même blouse.
- Ah oui si tu veux, mais tu sais je ne pense pas que je la mettrai pour aller à l’école, j’en ai déjà une qui n’est pas encore usée.
- Moi j’aimerais changer cette année et c’est l’occasion de voir si elle me va bien.

Je défais la ceinture et les boutons uns par uns, je déboutonne les manches et l’enlève, il s’en saisit et passe les manches, il ferme les boutons sur le côté mais n’arrive pas à fermer ceux sur l’épaule.

- Attends je vais t’aider, les premières fois ce n’est pas facile, surtout avec une seule main.
- Ah ok, je ne pensais pas. Tu as fait comment au début ?
- Ma mère qui m’aidait, maintenant j’y arrive tout seul.

Je ferme les boutons et lui serre la ceinture. Il se regarde dans la glace de l’armoire quand mon père nous appelle.

- Jean-Paul !!! Descends avec Jules !!! C’est son tour et dépêchez-vous j’ai d’autres clients qui attendent !!!
- Oui on arrive !!!
- J’enlève la blouse.
- Non ce n’est pas grave, il ne faut pas le faire attendre, descendons.

Nous dévalons les escaliers quatre à quatre et arrivons dans le salon de coiffure.

- Eh qu’est-ce que je vous ai dit tout à l’heure, faites doucement, vous faites trembler toute la maison. Jules installe toi dans le fauteuil.
- Oui m’sieur !
- Et toi balaye stp. Mais tu n’as plus ta blouse ?
- Non tu vois bien que c’est Jules qui la porte.
- Bon ce n’est pas grave, mais si ta mère arrive elle va me passer un savon.

Papa a déjà installé le rehausseur sur les accoudoirs du fauteuil, jules grimpe et s’installe.

A ce moment-là on ne fait pas de shampooing aux hommes, les coupes sont à sec, aux ciseaux ou à la tondeuse, mon père a toujours soins de prendre son temps avec ses clients, il leur demande à chaque fois, en leur présentant la petite glace derrière la tête si la coupe leur convient et n’hésite pas à reprendre par ci ou par là en quelques coups de ciseaux ou de tondeuse.

Les clients sont recouverts d’un grand peignoir bleu passé par devant qui est fermer par une pince derrière. Il y a en général beaucoup d’attente car il n’y a pas de rendez-vous et il ne faut pas venir au salon les jeudis (jours de congés pour les enfants) ou les samedis après-midi, la clientèle fidèle est de tous âge. Des magazines et le journal du jour sont posés sur une table basse cela permet de patienter. Après avoir passé le peignoir bleu, mon père appose une serviette en nyylon sur les épaules, passée également par devant. La même serviette sert pour plusieurs clients, juste secouée avant d’être passée elle est coincée dans le col du peignoir de coiffure à l’arrière, elle peut-être de couleur blanche verte ou bleue, elles sont rangées dans un placard au pied du client.

Je vois souvent ma mère, le dimanche après-midi repassé ces serviettes et les peignoirs à la maison, elles sont classées par ordre de couleur, j’aimes l’odeur que dégage le fer à repasser quand il passe sur le nyylon, il y a une odeur de lavande, les blouses sont également lavées et repassées les week-ends, tout ce linge est rapporté au salon en fin de journée pour que tout soit prêt pour l’ouverture. Il y a d’anciens peignoirs et d’anciennes blouses qui restent inlassablement accrochées au porte manteau.

Mon père à les ciseaux et le peigne toujours bien placés dans la poche poitrine de sa blouse, la ceinture toujours bien serrée, elle lui donne un air strict, ceux qui ne le connaisse pas pourrait penser qu’il est dur et peu sociable, mais c’est un homme bon, toujours prêt à rendre service, pour les familles nombreuses, souvent il ne fait payer qu’une partie de la fratrie.

Les deux mains sur ses genoux, surélevé par le rehausseur Jules est entouré du grand peignoir bleu, une pince pour le maintenir bien en place placée dans la nuque, les manches ne sont pas passées, une serviette de couleur blanche est passée par devant elle est insérée dans le col du peignoir.

Pas assez haut, le fauteuil est monté à son maximum, mon père prend le peigne et coiffe avec vigueur la tignasse de Jules, il faut dire que cela fait un moment qu’il n’est pas venu se faire couper les cheveux. Avec un flacon, il l’asperge pour mouiller sa tête. La main sur le haut de sa tête il peigne vigoureusement, il se saisit d’une paire de ciseaux, la coupe peut commencer, les cheveux tombent et recouvrent la serviette posée sur les épaules rapidement…Après quelques instants, la petite tondeuse mécanique dans la main droite et le peigne dans la main gauche font leurs apparition, la tête est pratiquement tondue sur tous les côtés, il ne lui reste vraiment pas grand-chose sur le crâne…Juste avant que Jules ne soit débarrassé de la serviette et du peignoir, sa mère fait son entrée. Mon père en lui présentant la petite glace par derrière s’auto satisfait :

- Bien, parfait, une belle coupe de cheveux comme je les aimes, te voilà tranquille pour un bon moment.

Sa mère répondit :

- Oui enfin, on dit ça mais cela repousse tellement vite.

Un peu de talc saupoudré dans la nuque et autour des oreilles, la brosse est passée, le peignoir et la serviette sont desserrés puis secoués pour le prochain client, Jules descend du rehausseur en se passant la main dans la nuque pour enlever les petits cheveux qui se sont quand même insérés malgré le peignoir et la serviette. Je passe la brosse sur la blouse.

- Mais tu es en blouse, c’est à qui ?
- A Jean-Paul, il me la fait essayé.
- Ah oui il me semblait bien l’avoir vu avec tout à l’heure, bien maintenant enlève la et redonnes lui stp.
- Maman j’aimerais que tu m’achètes la même pour la rentrée des classes.
- Oui on verra ça.
- Sa maman la acheté sur le marché, dis-moi que tu vas m’en acheter une, stp…
- Oui je t’ai dit on verra.

Il déboutonne la blouse, je la remets la journée n’est pas terminée. Elle paye mon père, Jules me salue d’un signe de la main. Un autre client a déjà pris sa place sur le fauteuil. Je me rassois sur une chaise et je reprends ma lecture.

Je ne revis Jules qu’à la rentrée scolaire. En blouse verte boutonnée sur le côté avec un écusson sur la poche poitrine. Il était tout fier de m’annoncer qu’il n’avait rien lâcher auprès de sa mère et qu’il avait eu gain de cause. Je l’ai félicité, il a gardé cette blouse durant les quelques années qui ont suivies.

Dans le salon de coiffure de mon père, j’ai rarement vu un enfant ressortir avec plus d’un centimètre de cheveux sur la tête, les enfants n’avaient pas le choix de la coupe. Il faut dire que la boutique ne se trouve pas dans les beaux quartiers de la ville, mais un peu en périphérie et la clientèle est plutôt de milieu modeste, il faut que le passage chez le coiffeur se voit et que l’on ne soit pas obligé d’y revenir trop souvent.

4. Les autres enfants.

La coupe prend peu de temps et commence avec la tondeuse mécanique et ensuite aux ciseaux, papa la fait fonctionner avec beaucoup de dextérité, toujours la tête bien baissée en avant, elle parcoure la nuque pour remonter en haut du crâne. Papa est gentil mais pas forcément très doux dans ses gestes, il sait y faire avec les enfants, surtout les plus récalcitrants. Je ne comprenais pas pourquoi les enfants ne voulaient pas venir chez le coiffeur.

Un jour, un enfant pleure toute les larmes de son corps parce qu’il ne veut pas se faire couper les cheveux, sa mère le traine par le bras pour réussir à le faire rentrer dans le salon. Assis depuis un moment dans un coin et pleurnichant, c’est au moment de venir s’assoir sur le fauteuil que le plus fort de la crise a lieu.

Il doit avoir 6 ou 7 ans, sa mère le porte pour le faire s’assoir sur le rehausseur, il se débat de tout son corps, et finit par rester assis après un moment, je vois mon père perdre patience.

- Vous savez j’ai toujours beaucoup de mal à le faire venir. Voyez comme il a les cheveux longs, je ne l’emmène pas souvent car à chaque fois se sont des colères.
- Ne vous inquiétez madame pas je vais m’occuper de lui. Allez vient jeune homme, c’est ton tour maintenant, ne t’inquiète pas je ne vais pas te faire de mal. Regardes tu vois il y a Jules, c’est mon garçon, il se fait aussi couper les cheveux et c’est moi qui le fait, il n’a pas peur lui.

L’enfant me regarde, je lui souris, je lui tends la main, il la prend, je l’emmène jusqu’au fauteuil et l’aide à monter sur le rehausseur.

Sa mère :

- C’est bien, tu vois le garçon il est gentil et maintenant le coiffeur va te couper les cheveux, tu sais que cela ne fait pas mal, tu la déjà fait.

A peine installé il lui passe le grand peignoir, l’enserre bien fort avec le dossier du fauteuil, comme pour le bloquer, l’enfant bat des pieds et des mains, le peignoir vole dans tous les sens. Le fauteuil est monté au maximum. C’est la première fois que je vois mon père se fâcher :

- Maintenant cela suffit, si tu continues je t’attache sur le fauteuil avec une corde !

Je suis très surpris par sa réaction, je ne l’ai jamais vu se mettre en colère, toujours très calme, il a perdu son sang-froid.

L’enfant comme pétrifié ne bouge plus pendant quelques instants, il se met à pleurer de nouveau.

Au moment où mon père s’approche avec la paire de ciseaux, l’enfant tourne la tête et ne cesse de bouger. Ayant pris peur et certainement ne souhaitant pas lui faire de mal, mon père s’adresse à moi :

- Jules tu vas prendre sa place et dans le fauteuil et il va s’installer sur tes genoux, il se sentira peut-être rassuré.

Le fauteuil descendu, le rehausseur enlevé, je m’installe dans le fauteuil, mon père me passe un peignoir qu’il est allé chercher sur le porte manteaux, c’est la première fois que je passe les bras dans les manches, elles sont vraiment longues, il tire dessus pour que mes mains en ressortent, bien fermé au col me voici recouvert avec le fauteuil, il porte l’enfant et me le dépose sur mes genoux, par secousses le fauteuil est monté, la coupe débute. Je le tiens fermement par les bras, il ne se laisse toujours pas faire, mon père a bien du mal à passer la tondeuse.

- Ecoute si tu es sage et que tu te laisses couper les cheveux, je te promets que tu pourras aller jouer avec Jules dans sa chambre quelques instants, si ta maman le veut bien, n’est-ce pas Jules ?
- Oui bien sûr.
- Vous êtes d’accord madame ?
- Oui tout à fait, allez sois sage mon chéri.
Il se calme un peu, mon père tant bien que mal coupe les cheveux, de grosses poignées s’accumulent sur sa nuque et au creux de mon peignoir, les cheveux volent à chaque coup de tondeuse, je dois même par moment fermer les yeux. L’enfant enfermé dans le peignoir fini par se résoudre, je relâche un peu mon étreinte, mon père nous passe le balai de cou sur le visage et dans la nuque, il lui enlève la serviette nyylon la secoue puis lui repasse à nouveau. La tondeuse passée il termine la coupe par le rasoir dans la nuque. Le fauteuil descend tout doucement, l’enfant saute par terre, mon père lui enlève la serviette et le peignoir, je suis soulagé il commençait à être lourd sur mes genoux.

Enfoncé au fond du fauteuil toujours dans le grand peignoir j’attends patiemment que la mère règle la coupe, le peignoir m’enveloppant ainsi que les accoudoirs et le dossier du fauteuil, je suis coincé, je ne peux pas me relever.

- Je vous remercie beaucoup monsieur et toi aussi jeune homme.
- Il n’y a pas de quoi madame, c’est mon métier. Et s’il veut il peut aller jouer avec Jules dans sa chambre.
- Encore une fois merci, mais nous n’avons pas beaucoup de temps et sachez que je reviendrai dans votre salon de coiffure.


L’enfant, les cheveux bien ras, s’approche de moi, me prend par le cou et m’embrasse sur la joue. Je lui rends son bisou. La discussion s’éternise, je tourne la tête, regarde mon père qui ne me voit pas.

La mère et l’enfant se dirigent vers la porte, mon père les accompagnent, la discussion se termine sur le trottoir, je tire sur le peignoir pour me sortir de la situation, mais rien y fait.

Mon père s’approche et me dit :
- Attends ne tire pas dessus comme ça, tu ne peux pas l’enlever tout seul, j’ai mis une pince dans ton dos pour bien fermer le peignoir.
- Oui cela commençait à faire long.
- Je sais, j’ai cru qu’elle n’allait jamais partir, en tous cas merci de m’avoir aidé.
- Oui en tous cas sa maman avait l’air contente, elle a dit qu’elle reviendrait.
- Oui et j’espère que tu seras là, on recommencera comme on a fait s’il recommence sa colère.
Je me dis qu’heureusement qu’ils ne sont pas tous comme lui car je passerais mon temps assis sur le fauteuil, enveloppé du peignoir de coiffure avec des tas de gamins sur mes genoux.

5. Mon meilleur ennemi.

Beaucoup de mes camarades de classe passent se faire couper les cheveux dans le salon de coiffure paternel, même ceux qui ne sont pas forcément mes meilleurs amis. Il y a Christian, la brute de l’école, un garçon assez fort de corpulence, je l’ai toujours vu porter la même blouse noire boutonnée sur le côté, avec le temps elle est devenue trop petite pour lui et à chaque instant elle pourrait se déchirer et les boutons sautés. Il menace souvent les autres dans la cour de récréation, il fait au moins une taille de plus que moi, il embête tout le monde sans exception, accompagné de son fidèle lieutenant Denis, plutôt maigrelet il est habillé d’une blouse fermée devant, bien longue et ceinturée elle lui arrive bien en dessous des genoux. Ils nous volent les billes et nous bousculent pour se frayer un passage, souvent punis, ils doivent rester en retenue les soirs après l’école. Très bêtes ils s’en prennent surtout aux filles. Il est rare de les voir l’un sans l’autre et c’est le cas quand ils passent au salon de coiffure.

Accompagné par son père, Christian n’en mène pas large. Un homme plutôt bourru, toujours en tenue de travail, habillé d’une salopette bleue avec des bretelles et une veste de la même couleur, de grosses mains abimées par le travail. Quand il s’assoit dans le fauteuil de coiffure, il impose sa carrure. Il parle peu, juste pour dire :

- Très court stp.

Il connait mon père depuis tout petit, si mes souvenirs sont bons, ils ont dû faire des classes ensemble à l’école primaire.

Mon père répond :

- Comme d’habitude.

Et ce sont les seuls mots échangés durant toute la coupe.

Ce jour-là, il n’y a pas d’autres clients, mon père coupe les cheveux du père de Christian sur son fauteuil, pendant ce temps, je feuillète un magazine près du comptoir, Christian est assis sur une chaise et regarde la coupe se déroulée, personne ne parle. On entend seulement le bruit que font la paire de ciseaux et la tondeuse. La coupe très courte est assez rapide. Après être débarrassé du peignoir de coiffure, il s’adresse à mon père :

- Je te laisse ce vaurien, il rentrera seul à la maison, dis-moi combien je te dois pour les deux ?
- Ok je coupe comment ?
- Le plus court possible.

Il paie et sort sans un regard pour son fils.

Je prends le balai et pousse les cheveux dans la trappe, mon père installe le rehausseur.

- Allez grimpe Christian, je vais m’occuper de toi.
- Oui m’sieur.
- Jean-Paul, je reviens j’ai une course à faire dans le quartier, occupe-toi de Christian, commence à le préparer et si des clients arrivent dis leurs que je reviens.

A peine sortis, Christian dans sa blouse noire est assis, je prends un peignoir bleu, le passe par devant et le serre autour du cou sans lui passer les manches, je serre le plus fort possible et en fait de même avec la serviette nyylon bleue qui a servie à son père. Je fais le tour du siège et replace tout autour le peignoir pour qu’il recouvre la totalité du fauteuil, Pendant tout ce temps il ne me regarde pas, il baisse la tête, pas fier de se retrouver ainsi enveloppé. Je me place face à lui sur un côté et m’amuse à le fixer, il est en position d’infériorité et il le sait, sans son fidèle ami, il se sent seul. Je me replace derrière lui, j’appuie avec mon pied sur la pédale pour le faire monter le plus haut possible, n’ayant pas la force de mon père, le siège a du mal à s’élever, mais après quelques instants il se retrouve en position la plus haute.

- Bien maintenant si je prenais une tondeuse et que je commençais le travail ?
- T’as pas intérêt !
- Oui, mais je pourrais le faire. De toute façon tu vas avoir la boule à zéro, tu as entendu ton père : « le plus court possible »
- Tu n’es pas coiffeur, c’est à ton père de me couper les cheveux et on règlera ça dans la cour de récréation.
- Des menaces ? Tu sais tu ne me fais pas peur.

Il ne répond pas et baisse à nouveau la tête. J’aperçois à travers la vitrine, une amie qui passe sur le trottoir, je m’approche de la porte et l’interpelle.

- Eh Marie, tu veux voir quelque chose de marrant ?
- Oui c’est quoi ?
- Viens, rentre !
- Je dois aller à la pharmacie pour ma mère.
- Tu ne vas pas le regretter, tu verras, c’est bien Christian qui t’as fait pleurer à l’école l’autre jour ?
- Oui pourquoi ?

Elle passe la porte et le vois ainsi emmitouflé et en hauteur.

- Ouah, tu es tout mignon comme cela, tu fais moins le malin.

Je la vois s’approcher de lui par derrière, elle tire bien fort sur les manches du peignoir, les passent par derrière le dossier et fait un nÅ"ud, il est coincé, elle lui prend une bonne poignée de cheveux dans sa main gauche et se saisit d’une paire de ciseaux sur le meuble.

J’interviens :

- Non Marie !!!
- Si ! Il l’a bien mérité ! Une bonne touffe de cheveux cela me ferais un joli trophée.

Christian essaye de sortir ses bras de dessous le peignoir, mais celui-ci est tellement grand qu’il n’y arrive pas, les bras coincés par les manches du peignoir bien serrées, il se débat, mais elle le maintien fortement par sa tignasse, il commence par pleurer en suppliant :

- Non s’il te plait, ne fait pas ça, je te promets que je ne t’embêterai plus…
- Ah oui ? Et les autres aussi ?
- Mais pourquoi tu fais ça ?
- Parce que tu es méchant avec tout le monde et il faut que tu saches que l’on ne se laisseras plus faire maintenant.
- D’accord, promis-je ne t’embêterai plus !
- Et les autres ?
- Les autres aussi, promis !!! Mais lâche moi maintenant.

D’un coup sec, les ciseaux coupe une petite mèche qu’elle garde dans sa main, elle le lâche, repose les ciseaux, me regarde et me dit :

- Merci Jean-Paul et tu peux le détacher, c’était une occasion inespérée. Et toi Christian, si tu racontes cela à qui que ce soit, on dira que tu as pleuré comme une fille et je montrerai mon trophée à tout le monde.

Je ne défais pas le nÅ"ud des manches tout de suite

Je réponds :

- De rien Marie, c’était un plaisir.
- Jean-Paul… cette blouse te va très bien, je te trouve très mignon.

Elle s’approche de moi, me fais un bisou sur la joue avant de sortir. Je rougis.

Christian toujours prisonnier du peignoir et du fauteuil se débat toujours, il m’implore :

- S’il te plait Jean-Paul détache moi !
- Oui je vais le faire, mais avant je veux être sûr que tu ne reviendras pas sur ce que tu as promis à Marie, donc saches que je te reverrai certainement assis dans ce fauteuil et plus d’une fois….

Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase que mon père, toujours dans sa blouse avec un paquet dans les mains, rentres dans le salon de coiffure.

- Me revoilà, Jean-Paul, je vois que tu as préparé ton ami.
- Oui papa.
- Mais pourquoi tu as fait un nÅ"ud aux manches ?
- C’était pour jouer, n’est-ce pas Christian ?

Bredouillant il répond :

- Oui m’sieur
- Oui et bien vous avez de drôle de jeu, tiens Jean-Paul apporte ça en haut, s’il te plait.

Il défait le nÅ"ud, Christian est détaché, libre de ses mouvements, il se relève. Mon père s’aperçoit que des larmes ont coulé sur ses joues. Je monte les escaliers mais j’écoutes leur conversation. Va-t-il nous dénoncer ?

Mon père :

- Ça va ?
- Oui m’sieur.
- D’accord, je vois que Jean-Paul t’a bien préparé, nous allons donc pouvoir t’enlever toute cette crinière.

Il ne dit rien ce jour-là, quand je redescends de l’étage la tondeuse a bien fait son travail. Entre temps des clients sont présents, assis attendant leur tour.

Christian toujours en hauteur sur le rehausseur, la serviette enlevée, secouée est prête pour le client suivant, le peignoir défait, la tête baissée et maintenue en avant par la main ferme de mon père un peu de talc dans la nuque, le balai de cou passé, il est ressorti avec le crâne tondu, sans un regard pour moi.


A l’école, Il a bien sûr continué à embêter les autres et surtout les plus petits que lui mais quand nos regards se croisaient, je sentais bien qu’il me craignait. Marie n’a jamais montré les cheveux coupés lors de cette journée, il était préférable qu’il redoute qu’un jour elle ne les expose.




6. Mes coupes de cheveux.
Je passe souvent sur le fauteuil, presque tous les quinze jours, pas d’exception pour le fils du coiffeur, la coupe est différente de mes camarades mais à la mode à cette époque, j’ai droit à ce que l’on appelle une coupe en brosse. En général je sais en début de journée qu’il va me couper les cheveux.
- Jean-Paul quand tu rentres de l’école, tu viens m’aider j’ai besoin de toi et à la fermeture tu passes sur le fauteuil.
- Oui papa.
Je n’ai pas le choix, mais j’aime ça, c’est un moment privilégié et je prends toujours beaucoup de plaisir à voir mon père s’occuper exclusivement de moi, pas de clients, tous les deux, seuls dans le salon, lui et moi en tête à tête.
Je rentre de l’école, je passe la porte du salon, je n’ai pas le temps de déposé mon sac que mon père m’interpelle :
- Met ta blouse de « petit coiffeur » et débarrasse le sol, je n’ai pas eu le temps cette après-midi de passer le balai, j’ai été débordé.
Et apparemment ce n’est pas terminé il y a encore des personnes qui attendent leur tour.
Ne pouvant pas enlever seul ma blouse grise boutonnée dans mon dos, je n’ose pas déranger mon père qui est bien occupé, je passe ma blouse verte par-dessus, je serre la ceinture, la blouse grise dépasse.
Je pousse les cheveux qui disparaissent rapidement dans la trappe.
- Tu as des leçons ?
- Oui.
- Et bien commence parce que tout à l’heure tu n’oublies pas que je te coupe les cheveux.
- Oui je sais tu me la dis ce matin.
Je m’assois sur le fauteuil de coiffure au fond du salon, j’ouvres le livre de géographie et j’apprends ma leçon. Une fois terminé, je m’ennuie un peu, je m’amuse à observer les deux clients et les deux enfants accompagnés de leur mère qui attendent leur tour. Un monsieur âgé lit le journal du jour, l’autre regarde mon père et le client sur le fauteuil qui se fait couper les cheveux, il lui arrive de jeter un regard à l’extérieur, la porte est entrouverte, il fait un signe de la main de temps en temps pour saluer des personnes qui passent dans la rue. Un des enfants assis sur les genoux de sa maman suce son pouce, l’autre est assis sur la chaise à côté, une bande dessinée dans les mains, il lève les yeux par moment pour regarder le fauteuil face à lui, il doit être impressionné par ce qu’il voit car il ouvre de grands yeux et reste bouche bée. Un monsieur en blouse blanche avec une tondeuse à la main, des paquets de cheveux qui tombent par terre, un autre monsieur entouré d’un grand peignoir qui touche presque le sol. Je le vois se relever et se soulever pour essayer de le voir dans le miroir. Je sens un peu d’angoisse dans son regard, mon père s’en est aperçus.
- Dis-moi bonhomme, cela t’intéresse ce que je fais ?
Il ne répond pas et retourne à sa lecture.
- C’est ton tour après, n’aie pas d’inquiétude tout va bien se passer.
L’enfant n’a pas l’air plus rassuré, il se colle à sa mère.
Quelques instants plus tard il se retrouve assis sur le fauteuil de coiffure, le peignoir et la serviette passé, pendant toute la durée de la coupe de cheveux il reste les yeux toujours autant écarquillés il ne bouge pas d’un pouce, pas un mot ne sort de sa bouche. Cela ne doit pourtant pas être la première fois qu’il se retrouve chez le coiffeur.
Les clients défilent les uns après les autres, entre deux, je passe le balai.
Le dernier client sort de sa poche pantalon son portefeuille pour payer mon père, il le raccompagne sur le trottoir et tire le rideau de fer.
Le moment se déroule souvent après la fermeture du salon, les rideaux sont tirés et le store baissé. Le rehausseur prend sa place sur le fauteuil, je m’assois.
- Tu as deux blouses sur toi ?
- Oui je n’ai pas voulu t’embêter tu avais beaucoup de travail et tu sais que je n’arrive pas enlever tout seul ma blouse grise. Ce n’est pas facile avec les boutons dans le dos.
- Tu veux l’enlever ?
- Non ce n’est pas grave.
Depuis tout petit j’ai pris l’habitude de ce grand peignoir qui est passé autour de moi. Mon père pose ses mains sur mes épaules pendant les à-coups que fait le fauteuil en montant lorsqu’il appuie fortement sur la pédale. Je suis en hauteur, Le miroir reflète l’image d’un jeune garçon de 11 ans, je pose mes mains sur les accoudoirs, une serviette nyylon vient se posée, elle est bien enfoncée dans la nuque, des cheveux du client précédent sont restés accrochés. Je ne suis pas grand, mes pieds ne touchent pas encore le marchepied, le peignoir me recouvre, on ne voit plus ma blouse, on ne voit plus mes jambes, on ne voit plus mes pieds, on ne voit plus le fauteuil.
Avec moi il prend tout son temps, il ne veut pas que je sois négligé. Il me regarde souvent à travers le miroir et me fais souvent un sourire ou un clin d’Å"il. Je l’observe, il prend soin de bien faire son travail. Il n’est pas forcément plus doux qu’avec ses clients, la tête est souvent poussée en avant pour pouvoir faire passer la tondeuse du bas jusqu’en haut, le menton dans les plis que fait la serviette, j’inspire fortement, je sens cette odeur de lavande, je me souviens de l’odeur des serviettes en nyylon lors du passage du fer à repasser. Le miroir derrière le fauteuil renvoi une image de moi de dos, celle-ci se reflète à l’infini dans le miroir devant moi. Je sens sa main qui s’appuie sur le haut de ma tête comme pour bien me faire comprendre qu’il ne faut pas que je bouge. La tondeuse est posée sur ma nuque, je suis tondu. La tête est penchée sur les côtés, les pattes sont dégagées, je vois mon père dans le miroir à quarante-cinq degrés, il s’applique, je suis également tondu.
Un centimètre et demi de cheveux bien raides et bien droit sur le dessus, aux ciseaux il prend beaucoup de temps pour que tout soit parfaitement égalisé. Le coupe-chou d’abord aiguisé sur le cuir à rasoir, passe toujours en dernier pour achever la coupe, d’abord autour des oreilles et dans la nuque pour enlever les petits cheveux. A chaque fois à cet instant je pense que la coupe est terminée, mais il reprend les ciseaux pour parfaire, sans peigne, il coupe tout ce qui peut encore dépasser. Je commence à avoir chaud dans ce peignoir car cela dure depuis un bon moment, cela n’en finit pas, mais je ne me lasse pas de le voir faire, il prend soin de son fils, je sens tout cet amour dans cette coupe de cheveux, l’amour pour son fils, l’amour pour son métier. Cette coupe en brosse doit être parfaite, je suis le fils du coiffeur. Il pose ses instruments, fais le tour du fauteuil, regarde les côtés, le dessus, l’arrière, un peu de gel dans les mains, il faut que cela tienne en l’air.
Un coup de brosse derrière et sur le visage, un dernier coup de ciseaux, il y a des cheveux qui dépassent. Dans ses mains un peu de brillantine qui est réservée aux adultes, mais il a envie de me faire plaisir, il passe ses doigts dans mes cheveux, un peu de talc pour enlever les petits cheveux qui collent, un dernier coup de brosse sur ma figure et dans la nuque.
Un tas de cheveux s’est accumulé sur le peignoir et sur la serviette qu’il détache, ils tombent à terre. Je descends du fauteuil, prend le balai et les poussent dans la trappe. J’enlève ma blouse de « petit coiffeur » et l’accroche au porte manteaux avec les autres blouses et les peignoirs de coiffure. Mon père nettoie ses outils de travail, je monte à l’étage, je retrouve ma mère dans la cuisine.
- Ah je vois que c’est jour de coupe de cheveux. Décidément ton père ne te laissera jamais avec les cheveux un peu plus longs.
- Tu sais maman, j’aime bien quand papa me coupe les cheveux et ma coupe et bien mieux que celle de mes copains.
- Parfait si cela te plait. Allez passe à table ton père va arriver.
7. L’adolescence.
Mon père voyant que je ne sais pas quoi faire comme métier, à 16 ans il me propose de rentrer en apprentissage de coiffure au CFA de ma ville. Je ne suis pas un élève très assidu, l’école n’est pas ma tasse thé.
La coiffure, je baigne dedans depuis mon enfance, je passe des heures au salon à faire mes devoirs et à aider mon père, je vois défiler des clients durant toutes ces années, des personnes âgées, des plus jeunes et pas mal de copains qui viennent se faire couper la tignasse. L’époque est aux cheveux courts, la tondeuse fonctionne bien sur nos petites têtes.
Alors pourquoi pas, c’est un peu par défaut que je suis devenu coiffeur, mais j’ai appris beaucoup de choses et ce métier est loin de me déplaire, je rencontre beaucoup de personnes et de tous horizons, je fais tout pour que mon père soit fier de moi.
Je commence mon apprentissage, l’école n’est pas ce que je préfère, mais je fais de gros efforts pendant les cours. Heureusement pour moi, on passe plus de temps en stage pratique que dans les salles de cours. Une journée au CFA et le reste de la semaine dans le salon qui nous reçoit. Pendant mes périodes pratiques que j’exerce en grande partie au salon de coiffure familiale, il m’apprend toutes les ficelles du métier, j’ai pris le fauteuil juste à côté du sien et nous laissons celui au fond du salon à ma mère quand elle vient nous aider.
8. L’apprentissage.
A l’école nous sommes très peu de garçons, nous portons tous la blouse nyylon, pour les filles elle est rose, arrive en dessous des genoux, boutonnée jusqu’en haut avec un col en pointe et une ceinture de la même couleur. Pour les garçons la blouse est bleue roy, fermée sur le côté droit, deux poches dans lesquels nous n’avons pas le droit de mettre nos mains, une poche poitrine pour y laisser peigne et ciseaux, col rond avec un seul bouton, elle m’arrive aux cuisses, donc assez courte avec une ceinture qu’il faut serrer et les boutons bien fermés sinon nous nous faisons réprimandés, une tenue correcte est exigée, nous avons à faire à des clients chez nos maitres de stage et il faut prendre les bonnes habitudes.
Lors des récréations et parfois pour rentrer chez nous nous restons en blouse. Pour moi c’est assez pratique car lorsque je passe la porte du salon de mon père, je n’ai plus qu’a demandé au client suivant de venir s’installer dans le fauteuil.
Je la passe aussi dans les autres salons de coiffure ou j’exerce durant ces deux années, il me faut passer chez la concurrence pour avoir plus d’expérience.






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